Voici l'histoire de Léonore* qui est en plein parcours PMA. Et au moment de la prise de sang tant attendue après un transfert d'embryon, la nouvelle tombe : elle est enceinte. Mais impossible de se réjouir, c'est même la tristesse qui l'envahit, et la peur aussi. Car cette première bonne nouvelle ouvre sur un tout autre parcours du combattant : prises de sang toutes les 48 heures, échographies, et surtout l'inquiétude constante que les choses tournent mal pendant ce premier trimestre de grossesse si fragile. Le cas de Léonore n'est pas isolé. Une bonne nouvelle n'est pas toujours facile à accueillir, surtout quand le chemin a été semé d'embûches. Tous vos ressentis sont légitimes et je vous en donne 3 raisons.
Avertissement :
Ce post concerne le parcours PMA, mais peut être transposé à n'importe quel contexte dans lequel on a du mal à se réjouir d'une bonne nouvelle.
De même que vous avez le droit de ne pas vous réjouir d'une bonne nouvelle, vous avez aussi le droit de vous réjouir, bien sûr !
L'objet de ce post est de déculpabiliser les personnes qui ressentent des émotions désagréables face à ce qui devrait être une bonne nouvelle.
La conscience des risques
Quand on est passée par la PMA, un test de grossesse positif ne peut pas effacer les difficultés du processus, les déceptions passées, et la conscience que tout peut encore arriver. C'est donc la prudence qui domine et l'insouciance que certaines personnes peuvent avoir lors d'une grossesse spontanée est bien souvent absente de ce tableau.
La solution pour se sentir mieux
Se concentrer sur chaque bonne nouvelle au moment présent, sans se projeter. Et se réjouir des étapes déjà passées qui permettent de passer à la suite.
Par exemple : aujourd'hui, mon taux Bêta HCG est bon, ce qui veut dire qu'aujourd'hui je suis enceinte. Et cela me donne la chance de refaire un nouveau dosage dans 48 heures.
(Si mon taux avait été mauvais, je n'aurais pas d'autres prises de sang à faire)
On n'est jamais tranquille
Une PMA, c'est très éprouvant physiquement et psychologiquement. On se prépare à toutes les étapes, et le premier test de grossesse signe la fin du processus : soit il est positif, soit il est négatif. Et assez souvent, on se projette sur le négatif, et on pense à la suite, une prochaine tentative etc.
Quand arrive le positif, on voudrait être soulagée, se dire "c'est bon, je suis sortie de ce parcours du combattant". La réalité est toute autre : de prises de sang en échographies, de tests en mesures diverses et variées, on passe d'une source d'inquiétude à l'autre. Avec l'annonce d'une grossesse vient la prise de conscience qu'on ne sera jamais vraiment tranquille. Cela demande beaucoup de force et de confiance en soi pour faire avec cette réalité.
La solution pour se sentir mieux
Prendre un maximum de recul, se reposer autant que possible et booster la confiance en soi ! Il est possible de se faire accompagner pour tout cela.
Le besoin de se protéger
Un projet de maternité, c'est un projet de vie. Pour chaque tentative de PMA, l'enjeu est majeur, et chaque échec est vécu avec une grande intensité émotionnelle.
Aussi, plus les nouvelles sont rassurantes, plus on voudrait avoir de l'espoir, et en même temps on craint de devoir faire face à une nouvelle déception.
Pour nous protéger, notre cerveau nous fait imaginer les pires scénarios, et ainsi, se réjouir est plus compliqué.
La solution pour se sentir mieux
Peser le pour et le contre des projections "pessimistes" :
- Si en effet le sentiment d'auto-protection qu'elles nous apportent est plus important que l'inconfort qui les accompagnent, on peut les accueillir avec davantage de sérénité.
- Dans le cas contraire, on peut s'autoriser à penser différemment, pour trouver la juste mesure entre la protection et le bien-être émotionnel.
Quoiqu'il arrive, vos ressentis vous appartiennent et ont le droit d'exister. Si vous avez du mal à vivre avec, il est important d'être aidée par une professionnelle, pour vous sentir mieux.
* Pour garantir la confidentialité des séances, le prénom et quelques détails ont été modifiés.