On parle souvent de ce que la maternité change "en mal" dans notre vie : fatigue, anxiété etc. Mais la maternité est aussi l'occasion de se découvrir des ressources mentales incroyables. Ne serait-ce que la force de résistance face à ce tsunami d'émotions. Je vous raconte mon expérience de la maternité qui m'a donné confiance et puissance.
La prévision
J'appréhendais les premiers mois de la maternité : je craignais la douleur émotionnelle du post partum, l'épuisement, les difficultés logistiques à faire des choses futiles et quotidiennes avec un tout petit bébé...
Je n'avais pas conscience que le plus dur était bien après, lorsque l'enfant marche, parle, s'affirme et s'oppose, c'est bien plus compliqué à gérer !
Si bien que j'avais tout anticipé :
- Cuisiné des repas pour plus d'un mois, entassés dans mon congélateur
- Prévu mes livraisons de courses
- Acheté du stock de matériel de soin pour bébé
- Et des vêtements jusqu'à la taille 6 mois !
Mon objectif : pouvoir rester enfermée chez moi à pouponner pendant au moins 1 mois.
J'étais persuadée que je serais incapable de sortir avec bébé les premiers temps.
La confrontation à la réalité
Deux jours après la sortie de la maternité, j'ai dû faire une sortie avec bébé. C'était pour la bonne cause : un bain thalasso de bébé, méthode de Sonia Krief.
La perspective de cette sortie m'a paniquée : combien de couches de vêtements mettre à l'enfant, que mettre dans le sac à langer... tant de choses qui relèvent du bon sens mais le post partum m'avait fait perdre quelques neurones. J'en pleurais d'appréhension.
Heureusement, ma grande amie, maman elle aussi, m'a fait une check list et en a profité pour me glisser la phrase la plus aidante de la Terre : "Fais-toi confiance car ton bébé te fait confiance"
Merci mon amie !
Le regain de confiance
Me voilà à arnacher le cosy dans le taxi, en une minute chrono, comme si j'avais fait cela toute ma vie, suscitant l'admiration du chauffeur, qui m'a même demandé des conseils, car lui aussi allait bientôt accueillir un bébé. Moi qui me sentais débutante et fragile, j'ai pris conscience qu'en fait, je gérais très bien.
Après le bain thalasso, pendant lequel ma fille a bien profité mais moi moyennement car j'étais encore en plein dans mes angoisses de cette première sortie, il a fallu donner un biberon, comme ça, sur un coin de fauteuil. Et là encore, j'ai fait ça comme une pro, le bébé sur les genoux, préparé le biberon d'une main, installé l'enfant de l'autre, je me sentais fière car trois minutes avant, je me sentais incapable d'effectuer ces gestes.
C'est en faisant qu'on apprend
Après cette première sortie, nous en avons fait beaucoup d'autres, tous les jours, parfois plusieurs fois par jour.
Plus les expériences des sorties se multipliaient, plus je me sentais de taille à augmenter la "difficulté" : par exemple, faire 45 minutes à pied avec l'enfant en poussette pour aller rééduquer mon périnée chez la sage-femme la plus cool du monde ! (Rééducation avec l'enfant sur les genoux, donc !)
Je me suis même sentie de taille à prendre l'avion avec elle à deux mois et demi, un court courrier, mais quand même, je savais que ce serait un peu galère mais j'étais prête à me lancer dans l'aventure !
Mes prises de conscience
Forte de cette expérience des premières semaine de maternité, je sais que, si je devais à nouveau m'occuper d'un nouveau né :
- Je suis capable de gérer les sorties, les changes et repas, même dans des conditions moyennement confortables
- Je sais comment fonctionne un bébé (dans les grandes lignes)
- Je peux encaisser la fatigue, les changements de rythme, les imprévus
- Je suis beaucoup plus solide que ce que je pensais
La maternité m'a donné confiance
Parfois on a besoin d'un miroir ou de quelqu'un face à nous qui nous renvoie toutes nos ressources, nos capacités, nos forces. La maternité m'a permis de prendre conscience que tout ce que je pensais insurmontable était en fait à ma portée.
Au-delà de la maternité elle-même, cela a changé ma façon de percevoir les défis qui s'offrent à moi dans la vie personnelle ou professionnelle. Chaque fois que je pense qu'une tâche va être difficile, chaque fois que je me demande si je vais y arriver, chaque fois que je suis désespérée face à l'ampleur des choses à faire, je repense à ces premières semaines de Maman, pendant lesquelles j'ai dépassé largement ce que je me croyais capable d'accomplir.
Depuis, mon mantra est cette fameuse phrase attribuée à Mark Twain :
Ils ne savaient pas que c'était impossible alors ils l'ont fait.
Cela me donne un élan que je n'avais pas avant.
Et vous, quelles sont vos ressources pas encore révélées ?