Je le répète souvent : l'hypnose et la sophrologie sont un excellent cocktail pour gérer les douleurs. Mais attention, ce n'est pas une baguette magique qui va annuler toute sensation de douleur en un claquement de doigts ! Ces techniques permettent de faire avec la douleur, pour la percevoir moins désagréable, pour s'en détacher. Je vous donne les secrets de la gestion de la douleur, made in hypnothérapie.
L'acceptation
Quand on a très mal, on a une seule envie : que cette douleur s'arrête. On voudrait même qu'elle n'ait jamais existé, et qu'elle ne revienne plus jamais.
Et pourtant, pour gérer la douleur, il est important de considérer la douleur comme ce qu'elle est : une sensation qui a le droit d'exister.
L'utilité de la douleur
A la base, la douleur est une sensation indispensable à la survie. C'est un signal d'alarme : préoccupez-vous de là où ça fait mal car il y a quelque chose d'anormal, voire de dangereux, qui s'y passe.
Mais parfois, le "dosage" de la sensation de douleur est contre-productif :
- Soit parce que la douleur est trop forte et empêche de se préoccuper de ce qui pose problème dans notre corps
- Soit parce que le problème n'en est pas vraiment un, ou que vous êtes déjà au courant de ce qui dysfonctionne.
Par exemple : vous avez mal à l'oreille et vous avez déjà commencé à prendre le traitement contre l'otite, dans ce cas, la douleur n'a plus son utilité de "signal"
La métaphore de la sonnerie de téléphone
Imaginez :
Pour que je sache que quelqu'un me téléphone, il faut qu'une sonnerie retentisse. C'est le signal qui va m'amener à décrocher mon téléphone et démarrer la conversation. Pour autant, je n'ai pas besoin que ma sonnerie de téléphone soit tellement puissante qu'elle me perce le tympan. Elle peut être audible tout en étant relativement douce. C'est ainsi que nous réglons le volume sonore de la sonnerie de notre téléphone, pour l'entendre de manière confortable.
Avec la douleur, c'est pareil. Vous pouvez faire en sorte de conserver la douleur "signal" tout en la vivant de manière beaucoup plus agréable.
Différencier douleur et souffrance
La douleur, c'est cette sensation anormale et parfois très intense dans notre corps.
La souffrance, c'est le fait de vivre très mal cette douleur, c'est donc une réponse émotionnelle forte et désagréable à la douleur.
En dissociant douleur et souffrance, on va pouvoir faire avec la douleur avec sérénité et en étant beaucoup plus apaisée.
Parler à son corps
Aussi bizarre que cela puisse paraître, on peut très bien parler à la partie de notre corps qui nous fait mal.
- Lui dire que l'on a compris son message, que l'on s'occupe du problème
- Lui signaler qu'elle peut s'apaiser, réduire la sensation désagréable, que tout va s'arranger
- La remercier d'avoir donné l'alerte
- Plus généralement, remercier son corps et lui rappeler que nous sommes une équipe corps/mental
Cela semble "perché" mais ça a une vraie utilité : comme on agit sur notre réponse émotionnelle à la sensation douloureuse, plus on est apaisée dans notre tête et détendue dans notre corps, plus ce sera simple d'atténuer le ressenti désagréable de la douleur.
Jouer avec la douleur
Et voilà une autre astuce contre-intuitive. Les techniques qui permettent de gérer la douleur sont basées sur une même idée : amusons-nous avec nos sensations ! Difficile quand on a mal, et pourtant c'est la clé !
Changer une perception par une autre
La douleur, si on ressent le besoin de la gérer, est une sensation désagréable. L'idée est donc de la "remplacer" mentalement par une sensation agréable. Et pour imaginer une sensation agréable, c'est le moment de nous amuser : quelque chose qui nous fait rire, qui nous rappelle un bon souvenir, qui nous fait rêver, qui nous fait nous sentir bien...
Plus l'exercice de "remplacement de sensation" sera ludique, plus il sera facile, car nous nous plaçons dans un état d'esprit positif, donc propice à accueillir la sensation agréable.
Attention tout de même aux faux espoirs : il est tout à fait possible que cet exercice mental d'imagination d'une sensation agréable atténue la souffrance, sans pour autant supprimer la sensation douloureuse. C'est simplement votre vécu de la situation qui aura changé.
Donner une forme à la douleur
Donner à la douleur la forme d'un objet, d'un animal ou d'une personne, va aussi nous aider à la gérer. Car il est beaucoup plus simple de mettre à distance un objet ou un être vivant, qu'une sensation intérieure et parfois abstraite. Là aussi, on peut tout imaginer : le prof qui nous a traumatisée au collège, l'animal qui nous insupporte, un objet que l'on déteste...
Et là encore, on peut s'amuser : on l'envoie très loin, on s'éloigne nous-même, on le fait devenir tout petit, s'envoler dans les airs, parler avec une voix de robot... Tout ce qui va nous apporter une émotion confortable est bon à prendre, car c'est ainsi que l'on va gérer la douleur facilement.
Gérer la douleur dans tous les contextes
Les techniques que je vous transmets pour gérer les douleurs vous seront utiles pour tout type de douleur, à tout moment :
- Pendant un protocole de PMA
- Pendant la grossesse
- Au moment de l'accouchement
- Pendant le post-partum
- Dans la vie de tous les jours
